Ne perdez pas le fil ! ASV ? Cui cui La télé Game Sphere

On se souvient tous de The Binding of Isaac, ce “petit” jeu créé par Edmund McMillen (designer derrière Super Meat Boy) avec l’aide d’un développeur flash, roguelike à l’origine sans ambition qui avait explosé les espoirs les plus fous de ses créateurs. Combinant le style graphique très particulier de McMillen avec un gameplay somme toute honorable et une rejouabilité monstre, en particulier après l’ajout de l’extension Wrath of the Lambs, The Binding of Isaac avait été un réel succès. Qu’en est-il de Rebirth ?

Rebirth est né de la volonté d’expansion des créateurs originaux de BoI. Créé avec Flash, le premier avait atteint ses limites en termes de possibilité d’expansion et d’ajout de contenus, et de l’aveu même de ses développeurs, il était devenu impossible d’y ajouter quoi que ce soit sans totalement casser et planter le jeu. Ce sont les développeurs de chez NICALiS (derrière Cave Story, Nightsky et VVVVVV (la version 3DS) notamment) qui sont venu en aide à McMillen pour ce “remake” du jeu original.

Abandonnant le Flash, Rebirth est donc ce qu’on pourrait qualifier de remake (même si l’original n’est pas si vieux), une nouvelle version remise au propre tout en ajoutant, au passage, quantité de contenus. Mais faisons un rapide rappel de ce qu’est Binding of Isaac, pour ceux qui n’ont jamais eu l’occasion d’y jouer auparavant.

Vous incarnez donc Isaac, un jeune garçon que sa mère, prise d’un accès de fanatisme religieux, cherche à tuer pour le nettoyer de tous ses pêchés. Il s’enferme dans sa chambre, l’ayant entendue parler seule avec Dieu, et le jeu est une représentation de son combat intérieur contre ses propres remords, sa peur et bien d’autres sujets, un combat représenté par une trappe qu’il trouve sous le tapis de sa chambre, dans laquelle il s’engouffre.

Le jeu se déroule comme un roguelike classique, de type dungeon-crawler, donc. Vous commencez une partie avec “rien”, si ce n’est vos larmes (qui font office de tir pour vous défendre), et vous vous déplacez de salle en salle (un peu comme un Zelda) en tentant de survivre, avec une maniabilité très proche d’un twin-stick shooter (vous vous déplacez avec un stick ou des touches, et tirez indépendamment avec un autre stick ou d’autres touches). Chaque étage comporte un boss à tuer avant de pouvoir descendre à l’étage inférieur. De base, le jeu comporte 6 étages, le dernier vous faisant affronter le boss “final”, mais très vite vous débloquerez de nouveaux étage après ce boss (d’abord 2, puis un embranchement menant à un étage parmi deux au choix, et enfin une extension de chacun de ces embranchements).

Evidemment, l’aléatoire joue un rôle énorme dans Isaac, et toutes les salles sont intégralement randomisées, que ce soit au niveau du layout ou au niveau des monstres, ou même des drops d’objets. A chaque étage, vous aurez habituellement divers salles spéciales : un magasin, des salles de sacrifice, des mini arènes, des salles secrètes à trouver en faisant exploser les bons murs ou encore la salle spéciale de l’étage, où vous pourrez trouver un objet.

Chaque objet ramassé pourra l’être de façon passive, changeant l’apparence de votre Isaac et lui donnant de nouvelles capacités (ça peut être un bonus basique comme plus de dégâts, de vitesse ou encore de portée, mais aussi des changements bien plus drastiques comme un laser à la place des larmes, un quadruple tir, des familiers, etc) ou active. Vous ne pouvez transporter qu’un objet actif à la fois, et il se rechargera d’une barre par salle nettoyée (chaque objet demande un certain nombre de barres chargées pour pouvoir être utilisé). Vous pourrez également trouver, au cours du jeu, de l’argent, des clés pour ouvrir certaines portes ou coffres, divers types de coeurs pour améliorer vos HP, des bombes à poser, des trinkets (vous ne pouvez en porter qu’un à la fois, et il procure un bonus – ou malus – spécial), mais également divers consommables comme des cachets aléatoires (similaires aux parchemins dans les roguelikes classiques), des cartes de tarot qui feront une action spéciale (vous téléporter, boost temporaire, etc) ou encore des cartes à jouer.

L’aléatoire est très important, et c’est de là que vient le plaisir de jouer à Isaac. Chaque partie est drastiquement différente des précédentes, la synergie entre les différentes upgrades peut être monstrueuse et changer radicalement la façon de jouer, et divers “accomplissements” (généralement représentés par des succès steam) débloquent de nouveaux objets, ajoutés au pool d’objet général et donc trouvables. Ainsi un nouveau joueur ne pourra trouver que la moitié des objets, tandis qu’un joueur ayant accumulé beaucoup d’heures de jeu aura sûrement une plus grande diversité d’objets à trouver.

Ajoutez à cela divers personnages jouables (autres que Isaac), ayant leurs spécificités (stats différentes, objets de départ différents) et difficiles à débloquer, un mode challenge proposant des parties à contraintes spéciales et vous avez une durée de vie monstrueuse.

Mom est de retour !

Ca, c’était pour les généralités aux deux jeux, l’original et le remake. Passons maintenant aux spécificités de Rebirth. Déjà, le remake est comparable à l’extension Wrath of the Lamb quand elle est sortie : c’est un énorme ajout au jeu d’origine, sans vraiment de contreparties négatives.

On retrouve donc tous les éléments du jeu de base + son extension, donc les mêmes ennemis, mêmes personnages, mêmes boss, même mode challenge. Toutefois, le premier gros changement est l’overhaul graphique. Le jeu a abandonné le côté lisse du Flash et est désormais en pixel art, un choix qui divisera les avis. Toutefois, un filtre est disponible in-game pour lisser les pixels et redonner le côté lisse au jeu, il y en a donc pour tous les goûts.

Ensuite, les musiques. Là encore, elles diviseront. Celles de l’original étaient composées par Danny Baranowsky (compositeur derrière Canabalt ou Super Meat Boy, par exemple), et malgré son talent elles pouvaient sonner un peu vide, sans âme. Celles de Rebirth sont un peu moins musicales, pour certains étages, mais beaucoup plus glauques. Elles collent ainsi beaucoup mieux au côté très malsain du jeu et à ses thématiques très sombres. On gagne donc en ambiance (d’autant que les effets sonores ont été refaits), mais on perd un peu en musicalité, malgré la présence de nouveaux thèmes de combats. Une préférence toute subjective, donc.

Niveau contenu, là c’est l’explosion. Si on pouvait se dire que l’original possédait un contenu assez dément (surtout pour son prix, moins de $5 avec l’extension), avec Rebirth ça en devient ridicule. On retrouve tous les personnages de l’original ainsi que quelques ajouts, chaque nouveau personnage étant vraiment très particulier. On retrouve également tous les challenges de l’original + de nouveaux, vraiment intéressants.

De nombreux personnages

En ce qui concerne les objets, il y en a beaucoup plus, et une grande partie de ces ajouts change totalement la façon de jouer (on y retrouve par exemple un objet qui transforme vos larmes en une grosse larme, à contrôler indépendamment du personnage et qui fait des dégâts continus, un autre qui fait orbiter vos larmes autour de vous ou encore un dernier qui permet à celles-ci d’agir comme “bouclier” et de bloquer les projectiles). De plus, certaines synergies ont été ajoutées (par exemple, le laser de Technology est désormais à tête chercheuse si vous récupérez Bent Spoon, et le laser de Brimstone est quadruplé si vous avez le Quad Shot) changeant elles aussi pas mal la façon de jouer, et donnant encore plus de diversité aux larmes.

Evidemment, la plupart de ces objets sont déblocables via certaines actions ou succès, tout comme les nouveaux “niveaux”. Ainsi, en addition à tous les étages que l’on connaît (et leurs versions Wrath of the Lamb), on retrouve un nouveau étage, suivant un des anciens, ainsi qu’un autre qui a été modifié pour accueillir un “boss secret”, sensé être le plus dur de tous. Evidemment, tout cela est agrémenté par une bonne quantité de nouveaux ennemis, certains très différents de ce que l’on connaissait, d’autres plus classiques mais le tout restant très cohérent à l’univers, et de nouveaux boss assez intéressants.

Chaque étage est beaucoup plus varié, au niveau des monstres mais également au niveau de sa construction. On retrouve plus souvent des salles spéciales, et il y a beaucoup à trouver un peu partout. On a l’impression de passer à côté de secrets dans tous les sens et certaines nouvelles salles spéciales rajoutent une nouvelle dimension au jeu (nous ne les dévoilerons pas, toutefois, pour éviter tout spoiler). De plus, le jeu dans son ensemble a été rééquilibré pour par exemple éviter l’omniprésence d’objets de vol, introduite dans l’original via WotL qui avait un peu “cassé” le jeu ainsi que certaines salles où il était quasiment impossible d’éviter de prendre des dégats.

Qui plus est, on a désormais la présence de salles plus grandes qu’avant. En effet, outre les classiques salles qui font 1×1 case, on retrouve également les 2×1, 1×2 et 2×2, contenant évidemment beaucoup plus d’ennemis et ajoutant encore un peu plus de diversité.

Une salle aux dimensions supérieures à la normale

Finissons avec quelques ajouts fort plaisants : une différenciation Normal/Hard a été ajoutée, et vous pouvez choisir votre mode de difficulté avant chaque partie (le mode normal correspondant au mode classique du premier, le mode Hard fournit bien moins de clés et beaucoup plus d’ennemis difficiles dès le début). Vous pouvez désormais voir la seed de votre run, et rentrer n’importe quelle seed pour commencer un run, vous permettant de rejouer sur les mêmes “maps” que d’autres personnes, avec la même regénération aléatoire, ainsi que tester quelques seeds spéciales (direction le wiki si elles vous intéressent). Enfin, le jeu dispose désormais d’un mode coop en local. S’il est intéressant, il n’est pas non plus transcendant, le second joueur ne faisant que jouer un petit fantôme accompagnant le joueur principal, un peu comme un familier.

Pour conclure sur ce Rebirth, le verdict est assez évident. C’est un Binding of Isaac (+ son extension) en mieux. Plus de contenu, plus de diversité, un mode coop, une refonte graphique et sonore… Il a tout pour plaire, et chaque ajout est vraiment conséquent. Si vous avez aimé l’original, vous aimerez Rebirth. Si vous n’avez jamais testé le jeu, il y a de grandes chances que vous aimiez Rebirth. Si vous êtres réfractaire à l’original, vous n’aimerez pas Rebirth. Reste à voir si vous êtes prêt à payer 15€ pour ce remake (quasiment 4 fois le prix de l’original), qui les vaut très largement.

Review

ProsCons

- Le remake visuel et audio,
- masse de contenu supplémentaire qui plaira à tout le monde
- un bon rééquilibrage du jeu dans son ensemble.

- Le mode coop un peu anecdotique (mais on saluera sa présence)
- quelques bugs à sa sortie
- un prix justifié mais qui fait mal après le premier
Rating
85%

The binding of Isaac Rebirth – Trailer de gameplay

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  1. Avatar de shad
    23 janvier 2015, 17 h 44 min

    Ce jeu est une pure tuerie ! Extrêmement addictif, un vrai DRogue-like. :)

    VA:F [1.9.22_1171]
    Rating: 0 (from 0 votes)
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